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Low-Tech : Kézako ?

Depuis 2015, le mouvement low-tech est plein essor et voit l'émergence de nombreuses initiatives. Cependant, il n'existe pas de label de la LowTech même si des organismes comme l'équipe Renalt travaillent sur le sujet. Cependant, de nombreuses personnes ont travaillé sur des définitions qui se recoupent autour de grands principes permettant ainsi de définir des grandes lignes.

Illustration de la définition d'une LowTech d'après le LowTech Lab Montréal

Parmi d'autre, les associations Low Tech Lab et APALA ont travaillé sur des définitions du mouvement LowTech.

LowTech Lab

La définition du LowTech Lab semble la plus utilisée en France. D'après l'association, les « low-tech » sont des technologies, services et savoir-faire qui répondent aux critères suivants :

  • Utile : Une low-tech répond à des besoins essentiels dans les domaines de l’énergie, l’alimentation, l’eau, la gestion des déchets, les matériaux de construction, l’habitat, les transports, l’hygiène ou la santé.
  • Durable : Robuste, réparable, recyclable, elle est pensée pour que son impact écologique et social soit optimal depuis la production, la distribution, l’usage et jusqu’à la fin de vie.
  • Accessible : À l’inverse des high-tech, son coût et sa complexité technique ne sont pas prohibitifs pour une large tranche de la population.

APALA

L'association APALA a réalisé une étude sur les indicateurs LowTech proposant également une définition de la LowTech :

Un objet low-tech se définit, par rapport aux high-techs, comme une solution simple et faiblement technologisée. Cette solution se veut sobre, durable et accessible au plus grand nombre. La démarche low-tech s'inscrit dans une réflexion systémique, en questionnant les modèles économiques sociaux et culturels actuels, et dans une logique de résilience collective. Elle recherche notamment en permanence à minimiser l'impact environnemental tout au long du cycle de vie.

Dans l'étude, il est défini un système de notation considérant des indicateurs sur les 6 phases de vie du produit :

  • Conception
  • Production
  • Transport, Vente, Installation
  • Utilisation
  • Maintenance
  • Fin de vie

Pour illustrer cette grille, une analyse a été réalisée en comparant deux cafetières : une cafetière italienne et une cafetière à capsule de la marque Lavazza. Cet indicateur présente l'avantage de nuancer l'analyse que l'on peut avoir d'un produit low-tech et introduire une caractérisation graduelle avec des critères définis.

Brain Storming

En recoupant les différentes définitions par un MindMap, quatre axes semblent se dessiner :

  • L'accessibilité au plus grand nombre
  • La durabilité de la technologie
  • Un modèle de production plus social
  • Une reconsidération de l'usage

Dans ces définitions, de nombreux points peuvent être source de controverse. Ces questionnements traduisent une vision utopique permettant de fixer un horizon tout en posant la difficulté à définir simplement un label low-tech.

  • Comment définir le caractère utile de la low-tech de manière objectif ? Faut il considérer une approche empirique tel que proposé dans la pyramide de Maslow ? Est-ce que des pratiques artistiques répondant à des besoins d'accomplissement peuvent-ils s'inscrire dans le mouvement Low Tech ?
  • Comment transitionner vers des productions artisanales permettant de couvrir les besoins du plus grand nombre tout en augmentant le temps disponible de chaque individu ? Est-ce que l'industrialisation permettant de diminuer les temps de fabrication est incompatible avec la low-tech ?
  • Comment proposer des solutions low-tech à faible coût fabriqués localement par des individus rémunérés de manière juste dans un monde mondialement interconnecté ?

L'ikigaï des LowTech a été introduit par Thomas Desaunay dans un projet réalisé avec le Campus de la Transition.

Cette analyse traduit le difficulté de la low-tech a concurrencer sur tous les plans la high-tech existante à très bas prix et qui ne paie pas encore l'addition environnementale. Entre bas prix, qualité du service rendu et choix réalisés dans les procédés, il parait encore aujourd'hui difficile pour un produit low-tech d'atteindre la perfection. Pour ces raisons, des choix forts sont à réaliser dans les offres proposées.

D'après Thomas Desaunay : “Il faut souvent faire des concessions : payer plus chère sa low-tech, remettre partiellement en cause des besoins de consommation ou encore accepter que la low-tech ne soit pas irréprochable sur le plan environnemental.”

Il existe de nombreuses nuances sur l'opposition aux technologies au sein du mouvement LowTech. La no-tech promeut un mode de vie évitant d'utiliser la technologie en soulignant le bilan négatif et chronophage de la plupart des technologies “innovantes” tandis que la lower-tech caractérise une recherche de sobriété supérieure à la high-tech, sans prétendre atteindre une perfection.

La notion d'accessibilité de la low-tech pose question. En effet, la question du coût des LowTech questionne les modèles économiques des structures. Bien qu'un produit puisse être réfléchi de manière à être accessible techniquement, une fabrication réalisée localement induit une main d’oeuvre plus cher que des produits issus d'exportation. Le retour à de l'artisanat local implique donc des technologies à des prix plus élevés. Seul le recours à des formations ou à du bénévolat au sein d'association laisse aujourd'hui envisager une production à des prix accessibles.

La définition d'APALA permet d'apporter un indicateur basé principalement sur la recherche de sobriété et la diminution de l'impact environnemental. Cependant, l'absence de l'impact sociale et du caractère utile de la LowTech souligne l'apparente difficulté à porter un jugement objectif et simple sur un mouvement qui souhaite répondre à des problèmes et des enjeux complexes.

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  • Dernière modification: 2020/07/17 16:48
  • par loickk